Pour une présentation d’Informations et Correspondance Ouvrières, nous vous invitons à vous tourner vers l’Introduction rédigé par Henri Simon dans le cadre de la réédition par les éditions Spartacus de La grève généralisée, Mai-Juin 1968 .
On rappellera toutefois la plateforme du groupe ICO telle qu’elle apparaît en 1961 dans la revue :
(Pour information) : le but de notre regroupement est de réunir des travailleurs qui n’ont plus confiance dans les organisations traditionnelles de la classe ouvrière, partis ou syndicats.
Les expériences que nous avons faites nous ont montré que les syndicats actuels sont des éléments de stabilisation et de conservation du régime d’exploitation. Ils servent d’intermédiaire sur le marché du travail, et utilisent nos luttes pour des buts politiques et non pour les épauler et les coordonner.
C’est pourquoi nous pensons que c’est à nous-mêmes de défendre nos intérêts et de lutter pour notre émancipation. Mais nous savons que nous ne pouvons le faire d’une façon efficace en restant isolés. Aussi cherchons-nous à créer des liaisons effectives, directes entre les travailleurs, syndiqués ou non, de différentes usines, entreprises ou bureaux. Ceci nous permet de nous informer mutuellement de ce qui se passe dans nos milieux de travail, de dénoncer les manœuvres syndicales, de discuter de nos revendications, de nous apporter une aide réciproque.
Cela nous mène, à travers les problèmes actuels, à mettre en cause le régime et à discuter les problèmes généraux, tels que : la propriété capitaliste, la guerre, ou le racisme. Chacun expose librement son point de vue, et reste entièrement libre de l’action qu’il mène dans sa propre entreprise.
Dans les luttes, nous intervenons pour que les mouvements soient unitaires, et pour cela, nous préconisons la mise sur pied de comités associant de façon active le plus grand nombre possible de travailleurs, nous préconisons des revendications non hiérarchisées et non catégorielles, capables de faire l’humanité des intéressés. Nous sommes pour tout ce qui peut élargir la lutte et contre tout ce qui tend à l’isoler. Nous considérons que ces luttes ne sont qu’une étape sur le chemin qui conduit vers la gestion des entreprises et de la société par les travailleurs eux-mêmes.
A partir de la revue 59, une nouvelle plate-forme est publiée :
Le but de notre regroupement est de réunir des travailleurs qui n’ont plus confiance dans les organisations traditionnelles de la classe, partis et syndicats.
Les expériences que nous avons faites nous ont montré que les syndicats actuels sont des éléments de stabilisation et de conservation du régime d’exploitation.
Ils servent d’intermédiaires sur le marché du travail, ils utilisent les luttes pour des buts politiques, ils sont les auxiliaires de toute classe dominante dans un état moderne.
Nous pensons que c’est aux travailleurs de défendre leurs intérêts et de lutter pour leur émancipation.
Travailleurs parmi d’autres, nous essayons de nous informer mutuellement de ce qui se passe dans nos milieux de travail, de dénoncer les manœuvres syndicales, de discuter de nos revendications, de nous apporter une aide réciproque.
Dans les luttes, nous intervenons comme travailleurs et non comme organisation pour que les mouvements soient unitaires et pour cela, nous préconisons la mise sur pied de comités associant de façon active le plus grand nombre de travailleurs, nous défendons des revendications non hiérarchisées, et non catégorielles capables de faire l’unanimité des intéressés. Nous sommes pour tout ce qui peut élargir la lutte et contre tout ce qui tend à l’isoler. Nous tentons par des liaisons internationales de savoir aussi quelle est la situation des travailleurs dans le monde et de discuter avec eux.
Tout cela nous mène à travers les problèmes actuels de mettre en cause toute la société d’exploitation, toutes les organisations, à discuter de problèmes généraux tels que le capitalisme d’état, la hiérarchie, la gestion bureaucratique, l’abolition de l’état et du salariat, la guerre, le racisme, le socialisme, etc. Chacun expose librement son point de vue et reste entièrement libre de l’action qu’il mène dans sa propre entreprise. Nous considérons comme essentiels les mouvements spontanés de résistance à tout l’appareil moderne de domination alors que d’autres considèrent comme essentielle l’action des syndicats et des organisations.
Le mouvement ouvrier est la lutte de classe telle qu’elle se produit avec la forme pratique que lui donnent les travailleurs. Ce sont eux seuls qui nous apprennent pourquoi et comment lutter : nous ne pouvons en aucune façon nous substituer à eux ; eux seuls peuvent faire quelque chose. Nous ne pouvons que leur apporter des informations au même titre qu’ils peuvent nous en donner, contribuer aux discussions dans le but de clarifier nos expériences communes et, dans la mesure de nos possibilités, que leur fournir une aide matérielle pour faire connaître leurs luttes ou leur condition.
Nous considérons que ces luttes sont une étape sur le chemin qui conduit vers la gestion des entreprises et de la société par les travailleurs eux-mêmes.
- Sommaires du bulletin Information & Liaisons ouvrières (1958-1960)
- Sommaires du bulletin Information Correspondance Ouvrières (1960-1973)
- Sommaires des suppléments à ICO
- Sommaires du bulletin Liaisons, supplément à ICO (1970-1972)
- Sommaires de Liaisons (1969-1974), groupe belge proche d’ICO
- Voir aussi la rubrique "documents autres" ainsi que les numéros du Bulletin Employé (1956-1968) diffusé à partir de mai 1957 jusqu’en 1971.