Si l’histoire de ceux qui participent à la destruction du vieux monde est riche en débandades, reniements et trahisons, l’écroulement et le retournement en quelques semaines, après l’attentat de Sarajevo, le 28 juin 1914, d’un des plus puissant mouvement pacifiste et antimilitariste en une vague patriotique et nationaliste reste sans aucune doute un cas d’école. Des appels à la grève générale comme tactique pour empêcher la mobilisation - comme lors du Congrès de la SFIO en juillet 1914 - on passa bientôt à l’apologie de la nation organique, de l’état, de l’armée. Nombres d’ouvrages militants ou non, de brochures, de textes reviennent sur la grande époque du mouvement socialiste d’avant-guerre parmi lesquels :
- Julien Chuzeville, Militants contre la guerre (1914-1918), éditions Spartacus, 2014
- Julien Chuzeville, Zimmerwald, l’internationalisme contre la première guerre mondiale, éditions Demopolis, Paris, 2015
- Annie Kriegel, Aux origines du communisme français, 1914-1920, éditions Mouton, 1964
- Alfred Rosmer, Le mouvement ouvrier pendant la Première Guerre mondiale, éditions d’Avron.
- Jean-Louis Robert, Les Ouvriers, la patrie et la Révolution, Paris 1914-1919, éditions Les Belles Lettres, 1995
- Syndicalisme révolutionnaire et communisme, les archives de Pierre Monatte, 1914-1924, éditions Maspero, 1968
- Jean-Jacques Becker, 1914, comment les Français sont entrés dans la guerre, éditions FNSP, 1977
- Blog de Julien Chuzeville où l’on peut trouver quelques liens utiles.
- Site la bataille socialiste où l’on peut trouver quelques textes et une brochure de François et Marie Mayoux et en naviguant sur ce site trouver d’autres liens.
Nous vous invitons à les lire pour vous faire une idée plus précise de ce que furent les idées, les militants, les différents courants et expression de l’antimilitarisme d’avant-guerre.
En proposant ici la mise en ligne d’une série de documents antimilitaristes, ce 11 novembre 2015, ce qui nous intéresse n’est pas la trajectoire intellectuelle ou militante - postérieure ou antérieure à juin 1914 - de ceux qui renièrent leurs positions antimilitaristes, allant jusqu’à se vautrer dans leurs unions nationales respectives et bien souvent dans un nationalisme abject - voir à ce titre les proclamations de Gustave Hervé et de La Guerre Sociale -, mais plutôt celles de ceux qui tinrent bon, qui continuèrent, coûte que coûte, à s’attaquer à la guerre comme outil de division et de destruction du prolétariat et de ses franges les plus combatives. Ceux qui, au gré des aléas de la répression, des révoltes et des mutineries tentèrent de faire entendre une autre voix, de tracer un autre chemin.
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