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Fragments d’Histoire de la gauche radicale
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En conquête vers l’état naturel
Article mis en ligne le 30 octobre 2014
dernière modification le 14 septembre 2014

par ArchivesAutonomies

"La Science est la Religion s’incline le Naïf"
H.Z.

DÉCLARATION

Les pages qui suivent sont un appel au bon sens, un cri d’alarme contre le déboisement dévastateur et continuel des forêts, c’est une clameur désespérée contre l’envahissement du moellon, contre les maisons à 6 et 8 étages, contre les aliments et boissons frelatées, contre le surmenage intellectuel des lycées et le travail opiniâtre des usines. C’est encore une virulente diatribe contre l’air raréfié et malsain, contre les maladies et la décadence des races, c’est aussi, enfin, une violente protestation contre les stupidités et les illogismes créés par la Civilisation, c’est une lutte contre la Science, la Déesse du jour, contre Chimie, contre l’Artificiel.
Nous pouvons vivre sans chemins de fer, sans automobiles, sans télégraphes et téléphones, sans ballons ni prostitution, sans tuberculose, ni pédérastie.
Nous voulons simplement la vie l’exercice de la Vie, la Liberté dans Le Salut n’est que dans l’abolition permanents, inévitables, d’épidémies normale, c’est-à-dire la Nature intégrale, des Villes, foyers permanents, inévitables, d’épidémies.

<HENRI ZISLY, août 1899.

OBJECTIONS

Certains nous disent que dans il y existe un chef. D’abord, celui que prennent pour un chef, n âgé, par conséquent, plus désintéressés sont écoutés, pour cela. Maintenant, où il y a des chefs, autorité quelconque, c’est que là, la Civilisation, sous forme d’invasions guerrières et monastiques, [1] a semé ses germes mauvais, qui ont, malheureusement, produit. Quand ont commencé à apparaître le chef ou roi, ou guerrier, le prêtre ou sorcier, c’était la civilisation qui prenait corps, qui pénétrait, qui se substituait à l’état naturel. Quand l’état naturel prit existence, l’humanité était bien faite, elle ne devait pas aller au-delà, elle devait se maintenir dans son état normal, rationnel. Pourquoi évolua-t-elle dans le chaos de la Civilisation ? Par les agissements de quelques peuples à l’esprit avili et faussé, tourmentés par d’artificiels besoins. Pourquoi enfin ces esprits conçurent-ils ces faux besoins ? Parce qu’ils étaient victimes d’une défectuosité momentanée de la Nature, et que l’on ne fit rien pour l’anéantir, bien au contraire.
De là, ont surgi tous les maux qui nous assiègent aujourd’hui. C’est pourquoi nous devons réagir.
Les anthropophages sont des êtres totalement dénaturés et forcément imbus de nos bons principes civilisateurs.
Puissions-nous être, de par notre propagande, au moins un peu compris et ce nous sera notre plus grande joie.

AUTREFOIS ET AUJOURD’HUI

Le début de l’humanité a été nécessairement l’état primitif, c’est-à-dire embryonnaire, où toute la création - animaux, végétaux, minéraux - n’était pas encore arrivée à son épanouissement intégral. Ce ne fut que par de successives évolutions, évolutions qui durèrent des siècles, que l’immense embryon humain, poursuivant son inévitable marche progressive, finit par éclore ; la Vie se manifestait, le Monde prenait existence, ce fut l’état naturel dans toute sa majestueuse grandeur, ce fut l’Age d’Or, comme certains penseurs nommèrent cette époque, où le Paradis Terrestre - dont parlent les Bibles - se réalisa. Les besoins se bornaient (et ne doivent se borner qu’à cela) alors qu’à manger, boire, se vêtir, se loger, façonner quelques ustensiles et armes indispensables, et à aimer sainement, et tout cela se pouvait faire dans la Nature sans l’aide d’industries ni de commerces quelconques ; n’ayant que des besoins restreints, on pouvait les satisfaire, tandis qu’aujourd’hui, des besoins s’étant créés et d’autres intensifiés ( besoin factices, bien entendu ) il s’en est suivi les nombreux maux qui assiègent et régissent actuellement l’humanité ; la Science, Machinisme, Religion, Parlement, Armée, etc. C’est pour réagir contre cette triste situation, c’est pour sortir de notre enlisement que nous luttons contre le monstre Civilisation pour l’avènement de la Nature intégrale. Réussirons-nous ? Je ne le crois pas, mais peu importe, nos clameurs n’en retentiront pas moins formidables, aux ouïes ahuries de nos imbéciles routiniers !

DEMANDES ET REPONSES

(réponse à un Correspondant)

Vous dites que ce qui distingue l’homme des animaux, c’est l’intelligence. D’abord, l’homme n’est qu’un animal perfectionné, ( quoique ce soit discutable ) à divers degrés, il est vrai, mais est néanmoins un animal. En tout cas, on ne croirait vraiment pas que c’est sa soit-disant intelligence qui le distingue de l’animal, car s’il possédait réellement une intelligence au sens exact et naturel de ce mot, il ne vivrait pas dans un état de bêtise et de barbarie dans lequel il croupit. Il est vrai que c’est la Civilisation qui l’a rendu là. En état Naturel, la joie de Penser serait intensifiée, puisque l’on serait libre et heureux. Et il n’est nullement besoin de livres ni de lycées pour cela. Le cerveau aurait une nourriture saine parce que logique, naturelle parce que simple. Croyez-vous que ce soit intelligent d’apprendre les mathématiques et autres sciences créées par les Civilisations ? Est-il utile d’apprendre le grec et le latin, et tant d’autres choses ? Non pas, et c’est tout cela qui fait le mal des sociétés existantes.
Faire ses vêtements - peaux de bêtes et plantes textiles travaillées naturellement - son habitation - cavernes, huttes, chalets, maisonnettes en pierre - des vases et ustensiles rustiques, - (en la vie naturelle, tout est rustique, le luxe étant aboli) pour la cuisson des aliments, instruments et armes pour la pêche, la chasse et son industrie personnelle, pour tout cela l’homme ne créera pas d’artificiel, mais il vivra naturellement. Même si l’homme en venait à faire du perfectionnement, du moment que ce serait pour lui (ou sa famille), puisqu’il n’en ferait pas un trafic, de l’agio, un commerce, il resterait dans des conditions naturelles. Quant à reprendre l’engrenage fatal par lequel nous avons passé, cela ne serait pas impossible, malheureusement, cela dépendrait du degré d’intelligence des sociétés.
Où des peuplades passent par des crises de famine c’est qu’elles ne vivent pas en des conditions naturelles, c’est que la Civilisation a pénétré en leur pays.
Si l’homme a été forcé de cultiver artificiellement, c’est que se trouvant sous un régime capitaliste, il a cherché par la chimie à faire rendre à la terre plus qu’elle ne pouvait donner nature lle-ment, d’où l’emploi des serres, engrais, châssis, etc..., tout cela pour arriver à s’enrichir, à faire de l’agiotage.
La Terre rend plus par les moyens chimiques, évidemment, mais cela l’appauvrit, c’est certain, les véritables engrais naturels étant les excréments et l’humus.
Pour arriver à reconstituer la société telle que nous la rêvons, il est certain qu’il faudra beaucoup de temps, nous ne nous faisons aucune illusion à cet égard. Nous sommes les premiers à propager le Naturisme, mais, nous disparus, d’autres continueront l’oeuvre commencée, et peut-être aboutira-t-elle.
Nous prétendons que la Civilisation est le Mal, et la Nature le Bien. J’ose espérer que dans une société libertaire pure, beaucoup de maux civilisés seraient disparus. Mais la Science est une nouvelle erreur qu’il faut combattre. Le Machinisme féerique où tout se ferait presque par miracle, préconisé par les anarchistes, engendre l’esclavage ; c’est surtout en Anarchie que l’on est sentimental, car on compte trop sur les autres et non sur soi-même, on croit et on compte trop sur la bonne volonté de tous, à l’entente, et il faut bien se dire que si l’individu est égoïste, c’est qu’il est guidé par ce sentiment si naturel d’instinct de conservation.
Un simple exemple de la vie naturelle : on doit voyager, sans bicyclette, ni chemins de fer, ni automobiles, on doit aller à pied ; mais à l’état naturel on a le droit de ne pas être pressé, on ne vit pas à la vapeur, et on aime faire mouvoir ses muscles et ses membres. En effet, si les moyens scientifiques de locomotion continuent, nous n’aurons plus besoin de jambes, elles nous deviendraient inutiles puisqu’elles ne nous serviront plus, et l’on sait que les organes qui ne se meuvent pas, finissent par s’atrophier, se paralyser. Et si aujourd’hui, l’on dédaigne tant la vie naturelle, pour vivre (?) une vie surchauffée c’est que l’on est entraîné par la Civilisation, par l’influence du milieu néfaste dans lequel on végète.
Et si maintenant, nous jetons à tous notre Cri d’Alarme, c’est que nous pensons être dans la juste et exacte notion des choses.
Si une société anarchiste vient à exister, nous aurons plus de facilités à y implanter l’Etat Naturel. Si la réussite n’est pas le résultat de nos efforts, nous n’aurons qu’à abandonner ce système pour nous rallier à un autre plus pratique, et si, au contraire, les faits viennent corroborer nos idées, ce seront les autres qui viendront à nous, s’ils sont conscients.

NOTES ET RÉFLÉXIONS

Que sont en comparaison, comme manifestation grandiose, les chutes du Niagara, avec les grandes eaux de Versailles ou de Saint-Cloud, arrangées artificiellement ? La comparaison ne peut être soutenable.
Il y a quelques temps, M.Brunetière, directeur de l’imposante Revue des Deux-Mondes, recueil de fatras bourgeois et membre de l’inepte association qui a nom Académie, déclara bruyamment que "la Science n’ayant pas tenu ses promesses, elle avait fait faillite" et qu’en conséquence, seule, la Foi, devenait la sauvegarde des nations. Or, nous, nous combattons la Science, nouvelle Religion aussi bien que la Foi Religieuse. La Science est la Religion Civile. Toutes les Religions et leurs imitations : Catholicisme, Protestantisme, Israëlisme, Libre Pensée, Franc-Maçonnerie, Baptême Civil, etc... doivent disparaître du globe. Sciences et Religions se complètent : elles sont aussi fausses et ne sont créées qu’en vue de l’avilissement de l’esprit humain.
Allez donc chercher de l’Art, de la Beauté, dans une locomotive, dont on pourrait très bien se passer, pour vivre nos Vies, éprises de clartés lumineuses et de pleine et franche Nature. Ah ! démolissons ou dédaignons donc tous ces mécanismes, ingénieux il est vrai, mais assassins, parfois, et vulgaires, toujours ! S’il est prouvé que nous ne pouvons absolument pas vivre sans Machines, n’en ayons que le strict nécessaire et tâchons de nous en passer, quand cela sera possible ; ce ne pourra qu’être mieux.
Certes, parbleu, je sais très bien que la Nature n’est pas toujours parfaite en ses manifestations diverses, mais en retour de quelques défauts (créés encore par la Civilisation) elle possède de grandes qualités que j’essaie de faire comprendre à tous.
On parle d’illuminations, les fêtes vénitiennes. Mais combien est superbe un incendie, illumination naturelle.
La plus éclatante et plus radieuse lumière artificielle - électricité ou acétylène - ne vaut pas la lumière naturelle : le Jour.
La meilleure chaleur produite par un très bon - chauffage perfectionné merveilleusement, ne vaut pas la chaleur naturelle : le Soleil.
De l’Heure - horloges, montres, etc. - ne peut-on s’en passer, puisque nous avons les étoiles pour nous guider, et que peut importer l’heure, quand on est libre d’agir à sa guise, entièrement.
Pour que l’esprit réfléchi se fasse une idée exacte des grandes lignes de la théorie naturienne, il est indispensable de consulter les collections de l’Etat Naturel et du Sauvage (par Em. Gravelle), Le Naturien, (par Honoré Bigot), et la Nouvelle Humanité (par Henri Zisly et Beaulieu), ainsi que diverses autres études.

Oeuvres de Henri Zisly (1889-1899)

sur l’Antisémitisme, Patriotisme, Individualisme, Anarchisme, Socialisme, Cultes, Naturisme, Sentimentalisme, Féminisme, Littérature, Arts, Théâtre, Poésie, Critiques, Discussions, Polémiques, Notes.
Sous la forme de : Chansons, Contes, Croquis, Actualités, Pensées, Réflexions, Silhouettes, Chroniques, Lettres, Poésies, Etudes de théorie et de combat, publiés dans divers journaux, revues et bulletins des Deux-Mondes, notamment : l’Etoile ; Le Combat ; L’Egalité ; La Plume ; Phare de Montmartre ; L’Insurgé ; Le Cri de Révolte ; La Cravacheur ; Parti Ouvrier ; Le Naturien ; Nouvelle Humanité ; Guerre aux Abus, etc (France) ; An-archie (Hollande) ; Proletaren (Danemark) ; Débâcle Sociale ; La Vérité ; Le Plébéien (Belgique) ; Tribune libre ; Amis des Ouvriers ; Réveil des Mineurs ; Questione Sociale (Etats-Unis) ; La Liberté (Italie) ; Neon Phos (Grèce) ; Freedom (Angleterre) ; Idea libre (Espagne) etc .
La Nouvelle Humanité, (20 numéros) fondée par Henri Zisly et Henri Beaulieu (1895-98) ; Le Paria, journal manuscrit ( 1893-95 ) par H.Z.
La Civilisation devant le Naturisme libertaire, par Tchandala (chez A. Le Roy, 41, rue Barrault, Paris, 1 fr.) préface de Henry Zisly.
En préparation ; Voyage au beau pays de Naturie, 1 plaquette, de Henri Zisly.
Diverses études sont signées Henri Gabriel Zisly et du pseudonyme de Georges Rafaël Dennerhac-Arzelbès.